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Projet « Signaux Faibles » : de l’open data camp à une politique publique fondée sur la donnée

Affaires - Immatériel
Tech&droit - Données
05/04/2019
Le projet « Signaux Faibles » permet, grâce à un outil de data science et d’intelligence artificielle, de détecter les entreprises fragilisées afin de mieux les accompagner.
Initié en 2014 à une échelle très locale, son déploiement national a été entériné le 3 avril 2019 grâce à la signature d’une convention par les partenaires historiques du projet. Il devient ainsi la pierre angulaire d’une politique publique nationale fondée sur les données.
 
Le constat qui a inspiré ce projet est le suivant : 50 à 60 000 entreprises déposent chaque année le bilan ; 54 600 ont fait faillite en 2018, et au cours du dernier trimestre, les liquidations ont rebondi de 4,2 %, frisant la barre des 15 000 procédures. Comment mieux les anticiper pour intervenir plus en amont, les éviter autant que possible et mieux diriger l’action de soutien de l’État ?
 
C’est l’objectif du projet « Signaux Faibles », initié localement et développé depuis 4 ans, notamment avec l’appui technique et méthodologique d’Etalab. Sa généralisation, officialisée le 3 avril, raconte :
la possibilité de bâtir en 4 ans une politique publique fondée sur les données qui améliore l’action de l’État sur un sujet aussi majeur pour l’économie ;
la complémentarité de l’open data, de l’échange de données entre administrations et de l’exploitation des données à l’aide de la data science ;
la capacité de la direction interministérielle du numérique et du système d’information de l’État (DINSIC) à accompagner un projet tout au long de son développement –de l’intuition d’un expert métier au lancement d’un service national– en articulant plusieurs dispositifs d’innovation complémentaires (open data camp, EIG, start-ups d’État) et en alliant des compétences diverses (datascientists, développeurs, designers…) ;
l’importance de partir d’un besoin éprouvé sur le terrain et de miser sur les agents publics tout au long du processus.
 
Le projet Signaux Faibles touche à la performance économique des entreprises françaises et présente un potentiel d’impact fort. Il commence donc par devenir une start-up d’État. Il a 6 mois pour développer une solution en mode agile et tester sa pertinence. Etalab, qui dispose d’une petite équipe de data scientists, mobilise un de ses membres pour coder un premier algorithme en quelques mois. Ses résultats permettent de valider l’hypothèse selon laquelle les méthodes de machine learning sont pertinentes.
 
Le succès de l’outil Signaux Faibles crée de l’engouement. La demande est forte du côté des DIRECCTE d’autres régions et encourage les acteurs engagés à étendre le dispositif à l’échelle nationale. La signature d’une convention de déploiement entre la Banque de France, la Direction générale des entreprises (DGE), le ministère du Travail, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) et la DINSIC rend ce passage à l’échelle possible.
Source : Actualités du droit